La presse commente les conclusions de l’audit du fichier électoral sénégalais, pour son édition de ce mardi, en même temps qu’elle raconte les heurts liés à la terre à Ndingler, dans le département de Mbour (ouest).
‘’Les experts déposent leurs conclusions’’, annonce L’As, selon lequel ‘’aucun doublon, aucun mineur’’ ne figurent dans cette base de données servant à organiser les élections présidentielles, législatives et locales.
Le FRN, une coalition de partis d’opposition, n’y croit pas. Un de ses leaders a dit au journal que la traque d’éventuels doublons n’était pas le plus important de l’audit. ‘’Il n’a jamais été question des doublons. Même le fichier de 2000 n’en comportait que peu. Il y a énormément d’irrégularités (…) On a noté, par exemple, des électeurs rajoutés’’, a-t-il dénoncé.
‘’Le fichier déclaré cohérent et fiable’’, écrit Le Soleil.
‘’Zéro doublon, aucun mineur ; tous les 6.683.043 électeurs [inscrits] répartis une et une seule fois dans la totalité des plus de 16.000 bureaux de vote’’, souligne-t-il, ajoutant que ‘’les auditeurs internationaux ont travaillé comme l’a voulu l’opposition’’.
Le Soleil ajoute : ‘’Les résultats de l’audit du fichier électoral voulu et exigé par l’opposition (…) confortent de fort belle manière la majorité qui a toujours soutenu que cet outil indispensable au jeu démocratique est fiable. Les experts internationaux (…) l’ont attesté.’’
WalfQuotidien évoque les ‘’secrets d’un fichier sous contrôle malaisien’’ et donne des informations diamétralement opposées à ce qu’en disent ses confrères déjà cités. ‘’Ce n’est pas demain la fin de la bataille (…) La trentaine de recommandations faites par les auditeurs conforte l’opposition, qui est convaincue que le fichier est corrompu’’, écrit-il.
La presse rapporte des affrontements qui se sont déroulés à Ndingler, un village du département de Mbour. Les habitants de ce village ne cessent, depuis plusieurs mois, de protester contre l’octroi de terres de leur terroir à l’homme d’affaires Babacar Ngom, patron du groupe industriel avicole Sedima.
‘’Nous ne céderons pas nos terres’’, a juré Abdoulaye Dione, un notable de Ndingler, cité par Libération.
‘’Des affrontements ont éclaté entre de jeuens paysans partis [débroussailler] leurs champs (…) et les agents de Babacar Ngom’’, rapporte Libération, journal selon lequel un jeune du village a été blessé dans les heurts.
Le Quotidien affirme qu’un vigile employé par la société Sedima a été ‘’grièvement blessé’’ lors des affrontements.
‘’Après plusieurs mois d’accalmie’’, poursuit Le Quotidien, ‘’la bataille a repris de plus belle, hier, entre les deux parties’’.
‘’Il est temps que ceux qui incarnent l’autorité prennent conscience du danger qui guette le pays du fait des conflits liés [à la terre]. Le dossier de Ndingler est symptomatique de la méthode avec laquelle les autorités ont [l’habitude de] gérer certains litiges (…) La stratégie du pourrissement ou le pilotage à vue ne règle pas les conflits fonciers’’, avertit le même journal.
Le Témoin Quotidien avertit : ‘’Le sang pourrait couler si l’on n’y prend garde.’’ Il déplore le ‘’compromis boiteux’’ auquel sont parvenus les populations de Ndingler et l’homme d’affaires Babacar Ngom, à la suite d’une intervention du ministère de l’Intérieur.
‘’Maintenant, tout le monde sait que la terre, c’est de l’or. Chacun veut en accaparer’’, ce qui engendre ‘’une compétition féroce qui risque de mener au chaos’’, avertit Vox Populi, soulignant que ‘’Ndingler n’est qu’un cas symptomatique de ce qui se passe ou risque de se passer partout au Sénégal’’.
Les quotidiens commentent également le sit-in organisé lundi par les professionnels des médias en vue de l’amélioration de leurs conditions de travail.
‘’La presse rouge de colère’’, lit-on dans EnQuête, qui ajoute : ‘’L’objectif de la rencontre était de resserrer les liens entre les (…) générations de journalistes. Une démarche visant à encourager et à donner de la force aux jeunes reporters à la porte d’un métier assez difficile. Une manière de les mettre en confiance, de leur montrer la noblesse de ce métier.’’
‘’C’est monstrueux ce que la presse vit dans ce contexte économique et social’’, commente Le Quotidien. Il dénonce ‘’ce montre innommable qui alterne pressions et répressions sur les médias’’.
L’Observateur estime que ‘’ce rassemblement, auquel ont participé des personnalités politiques et de la société civile, a été l’occasion pour les journalistes d’exiger le respect des réformes’’ entamées dans le secteur des médias.
Le vote d’une loi sur l’information, pour en faciliter l’accès aux journalistes et aux citoyens, est l’une des revendications exprimées lors du sit-in, selon Sud Quotidien.
ESF/ASG
0 Commentaires
Participer à la Discussion